De la liqueur de sorgho, avec modération

 

Passer du vin de banane à la liqueur de sorgho, il n’y a qu’un pas que Justin Faida a franchi en 2022. Installé dans l’Essonne, il s’approvisionne désormais en graines locales. Les premiers clients apprécient cette boisson peu alcoolisée à l’arôme particulier.

Justin Faida n’en est pas à son coup d’essai. Après une carrière de journaliste au Rwanda, il doit, après la guerre en 1994, trouver une autre activité. Il décide de se lancer dans la fabrication de jus et d’alcools à partir de différents fruits : banane, ananas, gingembre, mangue, fleur d’hibiscus… Alors, quand il arrive en France en 2007, il décide de poursuivre cette activité et crée sa société PHC Jus, spécialisée dans la transformation de produits exotiques. Il teste alors différentes matières premières pour élargir sa gamme de jus et de boissons alcoolisées. « Très vite, j’ai eu envie d’essayer le sorgho, se souvient-il. Au départ, je m’approvisionnais au marché de Rungis avec des graines provenant du Mali, faute d’en trouver localement. Mais en cherchant un peu, je me suis aperçu qu’un agriculteur voisin, Eudes Coutté, en produisait. Je lui explique alors mon projet : il est partant pour me fournir quelques kilos. » L’aventure commence.

Des graines locales pour des épiceries locales

« Les premières bouteilles de liqueur ont été vendues il y a deux ans, sur la ferme des frères d’armes, qui commercialise également d’autres spécialités à base de sorgho comme de la farine ou des plats cuisinés », poursuit Justin Faida. « Les premiers retours des clients sont très positifs. Ils apprécient son goût particulier. Pour cacher l’amertume du sorgho, j’ajoute un peu de miel à la recette pour lui donner un arome plus sucré. Avec un taux d’alcool faible pour une liqueur, autour de 15%, je souhaite séduire un public plus large. Pour l’apprécier encore plus, je conseille de la boire bien fraîche. » À terme, Justin faida souhaiterait proposer sa liqueur à la vente dans les épiceries de la région.

1,5 de kg de sorgho pour 10 litres de liqueur

Le process de fabrication est au final, assez simple. « Après avoir réceptionné les graines de sorgho, je les fais germer et les laisse sécher à 40°C pendant deux à trois jours », explique-t-il. « Je les broie ensuite pour obtenir une bouillie qui sera fermentée et transformée en liqueur. » En moyenne, pour produire 10 litres, il faut 1,5 kg de sorgho. « Le process doit encore être affiné car aujourd’hui, notre technique génère encore beaucoup trop de déchets à mon goût », reconnaît-il. Un défi supplémentaire qui n’effraie pas cet entrepreneur. D’ailleurs, il a déjà une autre idée en tête : produire de la bière de sorgho.

 

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