C’est déjà le printemps, et il est temps de se pencher sur les bonnes pratiques de semis du sorgho. Choix de la variété, densité, profondeur et date de semis, température de sol, répartition spatiale : Aude Carrera, ingénieure régionale chez Arvalis – Institut du Végétal, nous donne ses conseils pour assurer au sorgho de bonnes conditions d’implantation.

Choisir sa variété et la parcelle adaptée

« Pour assurer un cycle dans de bonnes conditions il est nécessaire de sélectionner une variété avec une précocité adaptée à l’offre climatique de son secteur, explique Aude Carrera. Si l’offre climatique est limitée, il faudra par exemple sélectionner une variété qui n’est pas trop tardive pour être sûr de récolter à maturité dans de bonnes conditions. »

Adapter la date de semis à la variété choisie
La date de semis devra être adaptée à la précocité de la variété choisie et aux conditions climatiques dans son secteur. À titre d’exemple, si les semis sont envisageables dès le 20 avril dans certaines régions du sud lorsque les conditions le permettent, il faudra en général attendre le 1er mai en Poitou-Charentes et la deuxième semaine de mai dans le Centre si les conditions sont fraiches.

La qualité de l’implantation, avec l’objectif d’une levée rapide et régulière, va également faciliter la gestion du désherbage.

Afin d’assurer au sorgho des conditions optimales, le sol de la parcelle choisie devra par ailleurs présenter des conditions d’humidité satisfaisantes (qui faciliteront la levée), et sa température ne devra pas être inférieure à 12 degrés.

Le semis : une étape cruciale pour le sorgho

Comme le rappelle la chercheuse, le potentiel de rendement du sorgho dépend de la meilleure levée et la meilleure implantation possible : « Le sorgho est une culture semée assez dense, mais la phase d’implantation est cruciale, car c’est une petite graine qui a besoin de bonnes conditions pour pousser ».

Aussi, le semis ne devra être ni trop superficiel, ni trop profond : il conviendra d’adopter une profondeur comprise entre 2 et 4 centimètres, et opter pour un lit de semence assez fin, qui favorise le contact entre la graine et la terre.

Calculer la densité de son semis

La densité du semis du sorgho dépend de trois paramètres principaux : la précocité, le type de sol, et le taux de perte à la levée.

  1. La précocité de la variété
    « Plus on est sur une variété précoce, plus on a un indice foliaire faible et un nombre de grains sur la panicule faibles. On augmente donc la variété de semis par rapport à des variétés moins précoces, plus tardives. »
  2. Le type de sol
    « Réservoir de sol, irrigation : la densité du semis dépend aussi de la réserve hydrique : si on sème très dense on favorise beaucoup de biomasse, ce qui va épuiser les réserves d’eau. Il faut donc bien en tenir compte lors de l’étape du semis. »
  3. Le taux de perte à la levée

« Le sorgho ayant une faculté germinative un peu faible, on considère un taux de perte de perte de 20 % à la levée. »

Quelle répartition spatiale pour les plantes ?

Pour éviter qu’elles se fassent concurrence, les plantes doivent être bien réparties. Pour le sorgho, les écartements varient de 30 à 80 cm.

« Si on en a la possibilité, en particulier avec une forte densité de semis, il faut privilégier des écartements plus faibles : idéalement 60 centimètres maximum, rappelle Aude Carrera.
Il faut bien sûr prendre en compte l’équipement de semoir dont on dispose : le semoir mono graine sera privilégié pour optimiser le rendement, mais le semoir céréales sera aussi utilisable, bien qu’il offre une moins bonne régularité de semis ».

Un petit coup de pouce au démarrage

La fertilisation starter est un vrai plus pour lancer la production, assurer une meilleure vigueur au départ et une levée homogène. « Ajouté lors du semis, l’engrais est composé de nutriments avec notamment du phosphore et de l’azote, qui permettent d’améliorer l’enracinement au départ. Il favorise l’installation de la culture, et on retrouve de meilleurs résultats de rendement » ajoute Aude Carrera.

Attention aux ravageurs !

Bien que le sorgho soit moins sensible que d’autres cultures aux attaques d’oiseaux, il peut être attaqué par des ravageurs du sol. Si les parcelles concernées ont un risque taupin, il vaut mieux protéger les cultures avec des produits adaptés à ce ravageur.